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Que Glucksmann, passé sous les radars après 15 minutes de gloire, ne s’est pas encore prononcé sur sa participation ou non à ce nouveau front qui n’a de popularité que le nom. Et que par respect pour ses électeurs, le choix devrait être limpide.
Que nous n’accorderons à Faure que l’intérêt qu’il mérite : aucun.
Que Ciotti se donne en spectacle sans scrupule et affaiblit encore une droite républicaine déjà exsangue.
Que Zemmour s’est fait berner par une Maréchal, « reconquise » par sa tante préférée.
Que nous attendons les appels de Sarkozy, Hollande, Wauquiez, Cazeneuve, Larcher, Philippe, Bertrand et Glucksmann, même si nous doutons de l’influence de leurs prises de parole.
Que les insoumis, après avoir axé leur campagne européenne uniquement sur Gaza, multiplié les allusions antisionistes et antijuives, favorisé les communautarismes, se drapent dans leur fierté rouge, verte et noir, avec une indignation toute feinte, « moi antisémite ? jamais ».
Qu’après s’être moqué des institutions et avoir bafoué le parlement, ils en espèrent maintenant les clés.
Qu’entrevoir la possibilité du pouvoir rend-il à ce point fou qu’on en oublie ses désaccords fondamentaux et ses contradictions quant aux orientations de notre société.
Que s’il fait bon critiquer les extrêmes, il faut avoir la souplesse de tourner autant la tête à droite qu’à gauche.
Qu’il est possible, voire probable, que le 8 juillet nous nous trouvions dans une situation de blocage telle que la crise de régime sera inévitable. Et ceux qui ne “pouvait plus supporter Macron” seront à la fête.
Qu’il est prévu que le monde entier débarque, vingt jours après le marasme redouté, dans une France sidérée.
Qu’on aimerait pouvoir proposer des solutions pour provoquer un sursaut d’universalisme politique.
Mais que faire ? Défiler ? Tracter ? Inonder les réseaux sociaux de vérités qu’on n’entend plus ? Convaincre et éduquer ?
Oui tout cela. Notre intégrité en dépend.
Difficile alors qu’on est happé par les rebondissements politiques, de rebondir sur le gourmand-croquant. On a quand même été à la pêche aux bonnes adresses, le téléphone collé à l’oreille.
Dans la famille bistrot parisien qui refleurissent, et c’est une bonne nouvelle, nous sommes allés nous attabler au bar du Beaucé(43 rue Richer, 9e). Pas si nouveau, mais redevenu attractif par le classement de Très Très Bon, et depuis un moment sur notre liste d’établissements aux stores rouges. Eh bien c’était à la hauteur des deux, très simple et très bon. Harengs pommes à l’huile, mozza de qualité, sans tomate mais accompagnée, comme à Rome, d’un condiment, et juste salée et poivrée. Tartare de thon de ligne, poêlée de girolles encore croquantes. Une hampe de boeuf charolaise, pommes grenailles et épinards. Et une île flottante aux blancs bien serrés. Un petit whisky français pour assaisonner tout ça. Prix des bonnes choses, dans la norme actuelle (40€).
Dans la famille bistrot toujours, c’est le retour des faux-vieux-PMU avec bars en zinc, jeux à gratter, et si le Cornichon (2 rue des Goncourt, 11e) fait dans le hipster, le bistro Hasard (7 rue de l’Isly, 8e), juste derrière le Printemps, fait dans le jeune, cool, sportif. Pas tout à fait la cible, nous y avons été reçus avec grande sympathie. On a déchiré les frites et le faux-filet, la terrine, et la (bonne) tomate mozza, les rillettes de poisson, tout en regardant les mondiaux d’athlétisme sur grand écran. On a gratté un millionnaire, sans succès. Et bu une bière bien fraîche. Derrière ce concept, on retrouve le groupe Tomorrow Food, bien loin d’être notre truc. Mais pour une fois c’est réussi.
Quand je pense que nous traversons Paris pour trouver le meilleur flan et que le vainqueur du meilleur flan d’Ile-de-France est là, juste à côté, sous nos yeux ! Les membres du jury ont goûté 127 flans dont ils ont jugé l’aspect, la cuisson, le goût, le crémeux. C’est Clément Buisson de La Pompadour, au 110 rue de la Tour dans le 16e, qui rafle la médaille d’or. Et honnêtement il est très très bon.