Rumination, trois expos et pas de resto.
La seule chose que je me sois offerte pendant le Black Friday, c’est une montre Garmin. Pour mesurer mes nombreuses activités sportives, pour rendre compte de l’état de mon stress, pour me fixer des objectifs illusoires, et, accessoirement, pour me donner l’heure et la météo.
Avec une note de 72/100, j’ai donc eu la confirmation que mon sommeil était “passable”.
Passable ? Je m’attendais à pire.
Parce que la nuit, mon cerveau ne s’arrête pas. Il rumine, le bougre.
De ma prochaine soupe au plan de paix ukrainien.
Des saletés de Chikirou à la crétinerie de Caron.
Du visage haineux de Javier Bardem à l’émotion d’Arthur.
Des cinquante organisations et syndicats ayant (encore) appelé au boycott d’Israël à l’incroyable concert de Noga Erez, enfin libre de performer devant une foule passionnée, surexcitée, panachée, multicolore et multiconfessionnelle, sans huées, sans drapeaux et sans fumigènes.
Des combats politiques qui m’animent à la recette de la dinde.
De tours pas toujours très drôles que la vie nous joue à la lutte contre les “passionnément antisémites”.
Des rencontres qui me remplissent aux éditos que je vous écris.
De la menace terroriste djihadiste qui ne cesse de rajeunir au dégueulasse opportunisme d’une extrême gauche dévoyée.
Des femmes afghanes aux femmes soudanaises.
Des luttes féminines au mauvais féminisme.
De la survie de mon levain aux futures échéances électorales.
Du prochain Secret Santa au recul de la civilité et de la laïcité.
Du boycott du boycott par les adeptes du girlcott*.
Mon cerveau ressasse et ma Garmin s’alarme.
A bon entendeur, bonne nuit.
Bien sûr, nous sommes allés voir Gerhard Richter à la Fondation Vuitton.
Gerhard le portraitiste, Gerhard l’illusionniste, le coloriste, l’amoureux des flous et des transparences.
Que dire de cette réunion exceptionnelle de 275 œuvres, si ce n’est qu’elle est exceptionnelle. Par son ampleur et son exhaustivité, et par son succès, elle présente les peintures, sculptures, installations, dessins et aquarelles de ce monstre du 20e siècle, né à Dresde en 1932, et qui n’a jamais choisi entre figuration et abstraction, couleurs vives et brume douce.
Attaché au sujet, autant qu’au procédé, Richter passe du pinceau au racloir avec la même tension et la même virtuosité. Les pratiques sont multiples et étonnamment variées, mais la méthode est systématisée. Richter, le “faiseur d’images”, reproduit la réalité aux travers d’une première réinterprétation de celle-ci, s’inspirant de photographies ou de dessins du réel.
En toute fin d’exposition, les quatre tableaux de la série Birkenau, d’une intensité palpable, illustrent la volonté honorable de Richter d’explorer la mémoire sombre de son pays, et la possible indécence de l’art après Auschwitz.
Une œuvre en perpétuelle réinvention.
Gerhard Richter
Fondation Louis Vuitton jusqu’au 2 mars 2026
A ne pas louper, l’exposition de la photographe allemande Sibylle Bergemann à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Une petite série de clichés à mi-chemin entre la Grande histoire et l’ironie politique.
Pendant onze ans, de 1975 à 1986, Bergemann suit et photographie l’élaboration d’un monument à la gloire de Karl Marx et Friedrich Engels, planifié par l’Allemagne de l’Est, alors même que sa politique est remise en cause. Ses photos font figure de triste et pathétique témoignage d’un régime en état d’obsolescence.
Parmi plus de 400 pellicules développées, elle ne retient que douze photographies d’un cynisme redoutable, réunies sous le titre Le Monument.
Elles sont pour la première fois présentées dans leur intégralité.
François-Xavier Gbré photographie les empreintes de l’activité humaine dans le paysage et l’architecture du continent africain. Dans Radio Ballast, il pose son objectif sur les traces de la voie ferrée Abidjan – Ouagadougou, construite durant la colonisation française, au tout début du 20e siècle.
Pour “raconter cette histoire pleine de manques et de trous”, François-Xavier s’immisce dans les gares et les usines, parcourt les forêts, roule au-dessus des rivières pour photographier ce qu’il reste de cette histoire commune française et ivoirienne.
Colorées, presque pop, vides de présence humaine, les très belles photos de Gbré, offrent une lecture sans jugement, libre à l’interprétation.
Sibylle Bergemann - Le Monument
François Xavier Gbré - Radio Ballast
Fondation Henri Cartier-Bresson jusqu’au 11 janvier 2026
*La leçon de syntaxe
Rappelons que le mot boycott ne fait nullement référence à la gente masculine. Il est tiré du patronyme de Charles Cunningham Boycott, intendant du comté de Mayo en Irlande.
En 1879, alors qu’il tente d’augmenter les impôts, les paysans irlandais organisent son isolement total. Personne ne lui parle, ni ne travaille avec lui - même le facteur refuse de lui remettre son courrier ! Cette stratégie de résistance, appelée « boycott » par la presse outre-Manche, entre alors dans le langage courant.
Communication rémunérée
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai toujours rêvé de m’asseoir au piano de la gare du Nord, et de me mettre à jouer ma chanson préférée…
Il faut dire que les quelques années d’apprentissage de mon enfance, avec une professeure autoritaire, ne m’ont pas laissé les meilleurs souvenirs de la clé de sol.
Aujourd’hui, je découvre flowkey, une application - déjà utilisée par 5 millions de mélomanes à travers le monde - qui permet aux débutants(es), comme aux pianistes plus avancés de se perfectionner simplement, progressivement, et avec un réel sentiment de satisfaction.
Flowkey a développé une méthode originale, visuelle et intuitive, qui permet d’assimiler naturellement la lecture des notes et la pratique, sans approche théorique rébarbative. Conçue par des musiciens expérimentés, elle s’appuie sur des techniques de répétition et des repères visuels et auditifs, afin d’obtenir des résultats rapidement.
Attention, flowkey ne fait pas tout le travail ! Il faut de la pratique et de l’assiduité, mais très vite on progresse et on prend du plaisir. Car c’est là le maître mot : le plaisir.
Le plaisir d’apprendre, celui de se fixer un objectif, et de trouver du temps pour soi.
Flowkey, c’est la réponse à toutes celles et ceux qui « auraient pu », qui « auraient dû », qui « regrettent de »… Les curieux et les créatifs qui s’autorisent à essayer, et qui gardent dans leur cœur quelques notes de musique.
Comme on offre un atelier ou une formation, flowkey c’est le cadeau parfait pour ceux qui privilégient le développement personnel au dressing de compet’. Un cadeau qui ne consomme rien d’autre qu’un peu d’énergie, une pointe de constance, un zeste de bonne disposition, et un soupçon de talent.
Un cadeau inspirant, différent, épanouissant. Et dans l’air du chant.
Flowkey fonctionne par abonnement, individuel ou familial.
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