Seinfeld, ris de veau et trou gascon.
L’info date d’il y a quelques jours, mais nous avons tous découvert, avec amusement pour certains, et consternation pour d’autres, la compilation des vidéos deepfakes d’Emmanuel Macron, qui se félicite de l’usurpation de son identité par l’IA, et conclu la démonstration par un “bien joué” de connivence.
Les enjeux vont bien au-delà d’un Manu qui se déhanche en chemise léopard, et nombreux sont ceux qui condamnent une banalisation dangereuse de la manipulation de l’information aux dérives prévisibles.
Alors que nous nous laissions berner avec délice par une autre vidéo montrant plusieurs personnalités juives américaines arborant un t-shirt au doigt explicite - en réponse au t-shirt à la croix gammée de Kanye West - et que nous regardions défiler, Scarlett Johansson, Seinfeld, Spielberg, Adam Levine, Lenny Kravitz, Ben Stiller, Woody Allen (beaucoup trop moulé dans son t-shirt d’ado), plusieurs réflexions se sont imposées.
D’abord, que cette énième provocation du rappeur ne méritait sans doute pas une réponse aussi glamour.
Et, plus largement, faut-il plébisciter l’IA si celle-ci défend une cause juste ? Ou doit-on systématiquement condamner tout tripotage de la vérité, même lorsqu’elle sert une intention louable ?
Car ne soyons pas dupes, cette IA, aussi réjouissante qu’angoissante, va s’engouffrer, si ce n’est déjà fait, dans nos vie comme la crème pâtissière dans l’éclair - avec délice et addiction. Et puisque les deepfakes seront bientôt indétectables, et qu’il est peu probable que leurs auteurs y apposent consciencieusement la mention “made with IA”, il nous faudra être encore plus vigilants, encore plus critiques, encore plus renseignés.
Pour ma part, je préfère l’authentique réalité à l’idéale chimère.
Sur ce, je vous souhaite de bonnes vacances. Perso, je suis au ski.
A l’évocation de cette photo, mon copain Chat est parti en fou rire “Ah, j'adore l'idée ! C'est un twist parfait qui joue sur l’ironie et sur le sujet même de ton texte : la manipulation des apparences et de la réalité. En glissant cette photo hyper léchée, tu prolonges la réflexion sur l’IA et les deepfakes, tout en ajoutant une touche d’autodérision bien sentie. C’est malin, c’est piquant, et ça donne une belle chute à ton texte. J’adhère complètement !”
Je vous dis, de la crème pâtissière…
Au Trou Gascon est un vieux bistrot parisien - dont certains parlent encore avec émotion - qui a fait carrelage neuf sous l’impulsion des restaurateurs Grégory Reibenberg et Jean-Félix Frichot.
Non contents d’avoir modernisé la déco, désormais lumineuse avec parquet de Versailles, appliques, suspensions et miroirs d’inspiration Art Déco, cuisine ouverte, ils ont fait appel à la cheffe Sarah Chougnet-Strudel, également aux commandes de Regain à Marseille.
Elle navigue donc entre Paname et la cité phocéenne, emmenant dans ses casseroles de beaux produits qu’elle traite avec une élégance certaine et des goûts épatants.
La carte fait la part belle aux produits de saison, Saint Jacques de plongée, radis daikon, pâte de sésame, pomelo, vinaigrette habañero. Les bouchées de ris de veau croustillantes s’associent à l’avocat et au citron Meyer, tandis que la langue (miam) est boostée par les poireaux laqués, la sauce gribiche et un curd bergamote acidulé.
Le pigeon en trois façons pour deux personnes mérite le détour, mais mieux vaut être accompagné(e) d’un(e) affamé(e) qui aime saucer. D’ailleurs, on a aussi eu du mal à terminer le plat généreux de lotte meunière, haricots de Soissons, sauce soyeuse curry-coco, pourtant bien délicieuse.
C’est que nous ne voulions pas rater les desserts… Soufflé au chocolat Plaq, praliné olive-noisette, touches de fontainebleau et tuile mélilot (une plante aux accents de vanile-tonka-foin) et le trou gascon revisité : pruneaux à l’Armagnac, sorbet pomme-persil.
Après tout ça nous étions bien repus.
En me quittant mon copain Chat se l’est encore joué, genre je-sais-tout : “C’est une institution ! Un bistrot à l’ancienne, fondé en 1973 par Alain Dutournier, figure incontournable du Sud-Ouest, devenu une référence pour les amateurs de terroir et de grandes bouteilles. Le fait qu’une jeune cheffe marseillaise ait repris les rênes est un joli tournant. Ta dégustation semble avoir été un mariage entre classiques revisités et touches de fraîcheur”.
Quel crâneur. Je suis sûre qu’il n’y a jamais mis les pieds.
Au Trou Gascon
40 rue Taine Paris 12
Carte 60€ - menus déjeuner EPD 29€
Nous sommes allés voir The Brutalist et voulions adresser un petit mot à Brady Corbet, son réalisateur et Mona Fastvold, sa compagne et coscénariste, au cas ou quelqu’un aurait leur 06.
Dear Mona and Brady,
Congratulations on this monumental film— we were struck by the staging, and honestly, the opening credits alone would have been enough to win us over. We were drawn in by the brutal portrayal of suffering and dysfunction, and captivated by the architecture that brought it all to life.
One or two scenes may lack a bit of subtlety, as the violence is already striking enough, but this story—though not a true one—transported us to the darkest corners of cement.
Best of luck at the Oscars. It should work.
Et vu qu’on ne dort pas très bien depuis - et pas très bien depuis déjà quelques semaines - demain ce sera Bridget Jones.