La nuit dernière, j’ai fait un drôle de rêve.
J’ai rêvé que je partais dans un pays froid avec un collègue, pour réaliser l’interview d’un dictateur.
Une interview unique qui nous avait été accordée en exclusivité.
A notre arrivée, nous sommes reçus par un haut dignitaire - responsable de la communication, ministre de l’intérieur, celui des Armées ? - bref, un grand sbire, peu aimable, qui nous demande le synopsis de l’interview. Synopsis ?
- Da, les croquis de l’interview avec les détails des questions et la mise en scène …
- Ah, très bien, nous n’étions pas au courant qu’il fallait produire un synopsis.
Le troisième reporter qui nous accompagne se met à crayonner le déroulé : page après page, l’interview pipée prend forme.
Par la porte, le dictateur passe une tête, un mélange de Kadhafi, de Borat, de Mr. Spok et de Brejnev. “Une vraie tête d’assassin…” (quote - ceux qui savent gagnent une pâtisserie)
Le synopsis est accepté. L’entretien est prévu pour le lendemain, dans une province enneigée où le dictateur réunit quelques dignitaires et amis.
Mes deux compagnons sont déjà sur place ; je les rejoins et marche seule sur un long chemin de neige. Je croise des paysans, des bergers allemands. Étonnamment, je n’ai pas peur.
J’arrive dans une espèce de résidence secondaire d’apparatchik. La fête bat son plein. De hauts dignitaires lubriques s’éclatent avec quelques jeunettes bien lookées.
Nous installons les caméras et les micros. Je me réveille.
Voilà donc ce que produit, dans un esprit préoccupé, la chute salutaire de Bachar el-Assad ; la prise de pouvoir par les islamistes dont on ne peut que imaginer les intentions ; le film d’Hazanavicus qui décidément m’habite encore ; le procès glaçant des responsables du meurtre de Samuel Paty relaté avec justesse par les croquis et la fine plume d’Émilie Frèche pour Le Point ; une pagaille politique que François Bayrou aura bien du mal à dissiper ; une addiction aux chaines d’info et aux débats stériles ; la guerre ; la montée des mouvements nationalistes ; l’invisibilisation des femmes ; et les mauvais combats.
Ou peut-être la volonté de dire le vrai, de m’investir davantage, de sauter le pas et de rentrer en politique, car c’est là, finalement, que tout se défend en droit.
Pauwlonia, enfin !
“On y retourne quand ?” Voilà qui résume le diner magnifique que nous avons dégusté chez Pauwlonia.
Nommé ainsi d’après l’arbre résistant qui pousse juste devant, sur le tarmac, Pauwlonia est le rêve abouti de deux amoureux, unis pour le meilleur alors qu’ils travaillaient à l’Arpège.
Geoffrey Belin et Tess Duteil ont gardé de Passard la passion des légumes. Et même si les radis croquent, le cresson embaume et le brocolis se déguste en broccoli’soto, les “protéines” ne s’effacent pas, bien au contraire.
Le canard au sang et à l’orange est merveilleux, l’agneau sauce à l’oseille est d’une tendreté dingue, les Saint-Jacques, délicates. En entrée, nous avons réussi à sauvegarder l’ultime assiette de Tagliolini à l’oursin violet de Bretagne et curcuma frais, sans doute un des meilleurs plats dégustés cette année et qui mérite à lui seul le déplacement dans le 20e, nouveau repaire de la gastronomie parisienne.
Les moules de bouchot, bouillon marin au raifort sont parfaites aussi - il nous a fallu trois paniers de pain pour profiter pleinement des jus et rendre des assiettes immaculées.
Le millefeuilles du potager est une ode aux légumes, cuits et sublimés comme jamais on y arrive à la maison, habillés d’une pâte feuilletée bien brune.
Desserts et fromages forcément, puisqu’une petite bougie s’est glissée sur le chou, glace à la sauge (si peu sucrée qu’on en aurait bien pris un bol entier), sauce chocolat caramel, et, un mille feuille pistache plus que gourmand.
Paris fourmille de restos de “cuisine créative” où l’on se régale, mais il y a parfois une émotion particulière qui se dégage de la cuisine d’un(e) chef(fe), du service chantant, de l’ambiance conviviale.
Une âme qui tient peut-être aussi à l’origine vigneronne de la rue des Vignoles, autrefois plantée de parcelles agricoles, et dont l’urbanisme “en peigne” laisse à découvrir un nombre impressionnant d’étroits passages de logements ouvriers et de petites maisons individuelles.
Pauwlonia
15-17 rue des Vignoles 75020 Paris
Du mercredi au samedi - menu dej 32€ / Carte 60-70€
(photos en dessous de la réalité)
London’s calling
Entre métro bourré, trottoirs surchargés et Christmas Markets bondés, voici nos tips God Save the King.
Musical - Passage obligé, le choix est impressionnant. On a choisi le multi-récompensé Hamilton et avons adoré ce show historique progressiste aux accents rap et R’nB. Seul inconvénient ? Passer son week-end à fredonner la BO…
Restos / street food - Il y a les valeurs sures, Noble Rot et Brat, dans le genre anglais moderne, chic et cosy.
Il y a les surbookés, Berenjack, home style Persian cuisine, et The Devonshire, high class pub.
Il y a les pizzas Doughhands et Crisp pizza W6, certes pas dans l’hypercentre, mais diaboliquement crousti-cheesy-fondantes, et les falafels Pockets, honteusement dégoulinants.
Il y a les bistrots français qui n’ont rien à envier à nos frog legs, comme le très réussi Camille dans le sympathique, et touristique Borough Market.
Juste à coté, ça grouille chez Oma et Agora, une success story hellénico-levantine.
Il y a le Tea Time du Wolseley où pour 19£, on a droit à un litre de thé, trois scones tièdes déments,10kg d’argenterie rutilante, des “love” and “darling” en veux-tu en voilà.
Expos - On peut passer une journée entière à la Tate Modern, et même si ça nous arrache la langue vu le contexte, on ne peut que saluer la programmation (Mike Kelly, Anthony McCall, Zanele Muholi, Mire Lee dans l’atrium). Et le Victoria & Albert Museum pour admirer la collection de photos de Sir Elton John.
Pour finir en beauté en cette période festive, un petit mot (sponsorisé) pour évoquer un diner d’exception à la Table du Chef à savourer jusqu’au 2 janvier 2025.
Quand le talent d’un chef doublement étoilé rencontre l'excellence de Dom Pérignon, c’est la promesse d’une expérience gastronomique exceptionnelle.
La Maison Dom Pérignon s’associe au Meurice Alain Ducasse pour imaginer une soirée unique, à l’écart des regards, au cœur même des cuisines du chef Amaury Bouhours.
Le menu en cinq phases, au cours duquel chaque plat répond à la singularité des millésimes de la Maison Dom Pérignon, met à l’honneur l’esprit qui habite cette maison : intense, précis, tactile, complexe et généreux.
Un Dom Pérignon 2015 pour accompagner la puissance d’un cèpe du Massif central, une cuvée rosée de 2009 pour sublimer un homard bleu croustillant, et un millésime Plénitude 2 Dom Pérignon 2006 pour révéler la rareté d’un veau grain de soie élevé par les meilleurs producteurs du piémont pyrénéen.
Le dessert signature du chef pâtissier Cédric Grolet, vient clore ce parcours sensoriel rare.
Une soirée de talents, mise en musique par Vincent Chaperon, Chef de Caves Dom Pérignon et Olivier Bikao, Directeur du restaurant Le Meurice Alain Ducasse.
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La Table du Chef
Maison Dom Pérignon / Meurice Alain Ducasse
Jusqu’au 2 janvier 2025
Uniquement sur réservation
Réservation en ligne
Par mail restaurant.lmp@dorchestercollection.com
Par téléphone +33 (0)1 44 58 10 55
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.