Voilà l'été

Piscine j'oublie tout...

It Paris
3 min ⋅ 17/07/2025

Avez-vous remarqué comme l’été semble éclipser les conflits ?
À croire qu’il ne se passe plus rien. Plus de Russie, plus de Houtis.
Les engagements sociétaux laissent place au rosé. Les combats politiques se noient dans la tapenade.
Instagram tourne au coucher du soleil géant. Et on ne parle plus que dates de départ et destinations.
- Tu pars quand ? Et tu vas où déjà ?
Comme chaque année, la Grèce tient le haut du panier. Sans doute quelque chose à voir avec le blanc et le bleu - idéals pour faire oublier le rouge - ou avec l’ouzo…
350 morts dans des exactions communautaires à Soueida, en Syrie ? Omis.
400 drones russes envoyés dans le ciel ukrainien ? Négligés.
Des accords de paix qui fondent comme des granités citron sous le soleil des Pouilles ? Enterrés.
Un gouvernement menacé par la censure ? Perdu de vue.
Les orteils dans le sable, on procrastine nos angoisses.
Allez, on récupérera les contrariétés en septembre.
D’ici là, vive le panier en osier, le melon, le vélo rouillé, le tapis à bagages, le jeu du soir, les rencontres.
Et que chacune et chacun reprenne des forces.
Car quand l’autruche relève la tête, le chasseur n’a pas bougé.

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Quand à moi, je pars découvrir le pays aux milles collines, le pays des gorilles de montagne et du café de spécialité, le pays qui vient de signer un fragile accord de paix avec son grand voisin congolais.
Un pays à l’histoire douloureuse, qui organisera en septembre, pour la première fois sur le continent africain, les championnats du monde de cyclisme. En espérant que les coureurs israéliens y seront mieux traités que sur les routes de France.


Voici les quelques bonnes nouvelles gourmandes de juillet.
Celles que nous avons testées, et celles que nous iront visiter à la rentrée.

Exit Candide, et benvenuto Osteria Paradiso !
Le chef Alessandro Candido a troqué son poulet rôti et sa gastronomie créative pour les bonnes pâtes de son Italie natale.
Du classique, très bien exécuté, avec une cuisson parfaite des pâtes et des sauces (carbonara, al sugo, al ragù, al guazzetto nero di calamari…) montées, dans les règle de l’art, à l’eau de cuisson.
Les pâtes sèches - comme on les prépare dans le sud de l’Italie - viennent du Pastificio Mancini, qui les produits au cœur même de son champ de blé, dans la région des Marches.
En dessert, délicieux affogato, évidemment à la glace fior di latte, comme à Polignano a mare.
Nous reviendrons pour la saltimbocca alla romana, ou la pèche du jour aux tomates datterino, ail et persil.
Et pour les pâtes fraiches farcies qui devraient enrichir la carte à la rentrée.

Autre ouverture très récente, entre tâtonnements et promesse, le nouveau repère de bagels (levain + levure) rue des Dames, tout près de la place de Clichy. Chez Munch, la bonne idée est de remplacer le cream cheese par un labneh maison, nature ou infusé (aneth, zestes de citron, ail et poivre, ciboulette, jalapeño…). Un petit goût aigre et lacté qui rehausse les recettes classiques : truite fumée, tomates cœur de bœuf, courgettes marinées…
A noter, les très bons cookie et cheesecake.

Paris, croulant sous les hordes de touristes, nous ne pouvons que vous conseiller d’arpenter les quartiers moins visités de la capitale et d’aller vous régaler chez Gilou, au Café de l’Usine, chez Comer, à l’Arpaon, chez Paulownia, chez Oobatz, chez Double, entre autres…

Sur la longue liste des to-do, on trouve :
Casa Pregonda, le nouveau restaurant à la déco chiadée d’inspiration minorquine d’Alexandre Giesbert ;
Elbi, le nouveau bistrot du chef étoilé Omar Dhiab, qui mérite qu’on attende un peu, d’après les rumeurs ;
Schnock, bistrot perdu du 17e qui fait - parait-il - un pithiviers de légumes d’anthologie ;
Géoelia, gastro perdu de la rue de la Tour dans le 16e, signé Camille Saint‑M’leux, chef étoilé débarqué de Montreuil ;
Le menu gastronomique du chef historique des Enfants du Marché, Masahide Ikuta ;
Le Savarin, nouveau bistrot de la Pantruchoise, qui a remplacé le poisson Belle Maison par le vol-au-vent.


Une petite recette de “dessous les abricots” pour fêter l’été et mes vacances. Inspirée d’une recette de Royal Chill, trouvée au hasard de mes pérégrinations gourmandes.

Mélanger 170g de beurre pommade (moitié doux, moitié demi-sel) avec 140g de vergeoise (ou muscovado) et un sachet de sucre vanillé.
Une fois le mélange homogène, incorporer deux œufs, un à un.
(Le mélange est étrange c’est normal.)
Ajouter ensuite 50g de crème épaisse.
(Le mélange est encore bizarre, c’est toujours normal.)
Dans un autre saladier, mélanger 160g de farine T55, 20g de poudre d’amandes (entières, pour moi), 1 c. à café de levure, ½ c. à café de bicarbonate.
Incorporez les ingrédients secs dans le mélange humide puis ajouter 150g d’abricots coupés en morceaux.
Tapisser le fond d’un moule recouvert de papier cuisson avec les 50 à 100g d’abricots, puis verser la pâte par-dessus.
Enfournez à 180°C pendant 20 minutes, puis baissez la température à 170°C et poursuivre la cuisson 20 à 25 minutes.
Délice.









It Paris

Par Karine Salomon

- Bonjour, c'est pour un bilan de compétences.
- Parfait. Dîtes m'en un peu plus sur vous.
- J'aime manger, beaucoup. Et j'aime le bon vin.
- Très bien. Et ?
- J'aime beaucoup aller voir des expos et je m'y connais un peu.
- Ah c'est pas mal ça.
- On me dit que j'écris bien et que j'ai pas mal d'humour.
- Bon, ça peut servir.
- J'aime raconter, expliquer, vulgariser, faire saliver. Et rebondir sur l'actualité.
- Très bien. Alors, si je résume, vous êtes une rédactrice, gourmande, férue d'art, avec un talent certain pour le récit et les bons mots. Vous devriez écrire une newsletter.