Deux pôles sinon rien

Précis de bipolarisation, tarte tatin, boeuf mode et un concert.

It Paris
3 min ⋅ 19/09/2025

Je dois avouer qu’avant son assassinat, je n’avais jamais entendu parler de Charlie Kirk…
L’idée ici n’est pas de revenir sur ses discours ultra-conservateurs ; ce qui m’intéresse, c’est la fameuse “polarisation de la société” américaine - et même internationale - que sa mort a entraînée.

La polarisation, c’est le regroupement de différents courants autour de deux systèmes opposés l’un à l’autre”. Elle est donc nécessaire pour permettre le débat et l’expression de la démocratie. Mais quand la polarisation devient bloquante ou agressive, lorsqu’elle exprime une frustration, une pensée complotiste, lorsqu’elle est radicale, bornée, violente, c’est alors qu’elle menace nos systèmes et notre cohabitation.

Les médias et les réseaux sociaux, loin d’être responsables de la polarisation, y contribuent inévitablement. Les gens sélectionnent les sources d’information qui correspondent à leur propre opinion, et les médias sélectionnent les informations qui correspondent à l’opinion présumée de leur audience. Une société polarisée exige des sources d’information polarisées, issues de provenances polarisées…

La polarisation mesurée consiste à pouvoir entendre une idée contraire à ses propres convictions, sans pour autant l’accepter, voire même la combattre avec acharnement - et tous les moyens légaux à sa disposition.
La polarisation extrême consiste, elle, à asséner des vérités non vérifiées, à prôner l’affrontement et le chaos, à refuser le débat et les nuances, à stigmatiser et à exclure.

Javier Bardem, qui arbore son keffieh, poing levé, en signe de résistance à paillettes, polarise sans rien résoudre. Et certains étendards, certains slogans, que l’on voit fleurir à tout bout de contestation, comme un cri de ralliement révolutionnaire, instillent sciemment leur poison polarisant.
Je suis française, je suis juive, je ne suis pas d’extrême droite, je ne suis ni fasciste, ni génocidaire, ni colonialiste. Et je suis prête à en discuter.

Robert ne murmurera plus à l’oreille des chevaux et ne lavera plus les cheveux de Meryl Streep.
Sa joue ne sera plus caressée par les sublimes mains de Barbara Streisand, et il ne mènera plus d’enquête avec Dustin Hoffman.
Robert s’en est allé rejoindre Paul.
Les deux plus beaux hommes de l’histoire du cinéma, toute polarisation confondue. Et sans débat.


Talent classique

Dans la fraichement ouverte pâtisserie du couple traiteur Matthieu et Pauline, pas de mélilot ni de matcha. Ils revendiquent et assument le classique et c’est leur droit - surtout lorsque c’est réussi.
Tarte tatin, tarte framboise ou citron meringuée, flan, cake marbré, tout est gourmand, sucré à l’ancienne sans être écoeurant. On aime la version XL des desserts, comme cette mousse au chocolat à poser sur la table en guise de “c’est moi qui l’ai faite”, ou ce cake pistache-fleur d’oranger qui, rien que par la générosité de son glaçage, permet de se passer de dîner.
Très bon café Fève pour celles et ceux qui veulent un latte avec leur part de pain d’épices - annoncé pour les fêtes.
Petite déception boulangère : le pain Lalos est bon, mais rien d’exceptionnel. Classique, quoi..

Pâtisserie Matthieu Pauline
24 rue Cler 75007 Paris
Fermé lundi et mardi

Au coin de la rue, il y a toujours les merveilles de Yohan Lastre (sans Apostrophe) à aller choper, en gardant un œil sur son portefeuille, parce que ça monte vite…
Dans le désordre, mention spéciale pour la brioche - une des meilleures, un vrai coussin beurré moelleux - la terrine de bœuf mode et le pâté en croute 100% volaille citron confit, les œufs mayo et les palmiers.
Pain Ten Belles (meilleur que celui de Lalos), et un petit flan parisien pour quatre à six personnes que nous n’avions jamais goûté, et qui prend aisément place sur le podium.

Lastre sans Apostrophe
188 rue de Grenelle 75007 Paris
Horaires chronométrées : mer10-14h - jeu/ven/sam 10-19h


Communication rémunérée

Insula orchestra, orchestre résident à La Seine Musicale, ouvre sa saison avec deux concerts exceptionnels les 24 et 25 septembre.

Sous la direction de Laurence Equilbey, l’une des premières femmes cheffes d’orchestre en Europe, vous serez transportés par les quatre notes mythiques de la Symphonie n°5 de Beethoven (ta-ta-ta-tam), et le bijou méconnu de la musique classique, Die Loreley de Max Bruch.
Ce ne seront pas un mais deux orchestres qui dialogueront, sur instruments d’époque, pour retrouver la sonorité originale telle qu’elle résonnait au temps de leur composition.

Une programmation remarquable qui permettra de (re)découvrir La Seine Musicale, construite au bord de l’eau et offrant une acoustique exceptionnelle.

Deux soirées de rentrée uniques réunissant musiciens aguerris et jeunes talents, des places accessibles de 10 à 45 €, une œuvre monumentale et un joyau intimiste… Bref, une expérience musicale à ne pas manquer.

Beethoven / Bruch à la Seine Musicale
Bruch
Die Loreley, Ouverture
Concerto pour clarinette et alto
Beethoven
Symphonie n°5

Mercredi 24 septembre 2025
Jeudi 25 septembre 2025
Début à 20h - 1h40 avec entracte


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It Paris

Par Karine Salomon

- Bonjour, c'est pour un bilan de compétences.
- Parfait. Dîtes m'en un peu plus sur vous.
- J'aime manger, beaucoup. Et j'aime le bon vin.
- Très bien. Et ?
- J'aime beaucoup aller voir des expos et je m'y connais un peu.
- Ah c'est pas mal ça.
- On me dit que j'écris bien et que j'ai pas mal d'humour.
- Bon, ça peut servir.
- J'aime raconter, expliquer, vulgariser, faire saliver. Et rebondir sur l'actualité.
- Très bien. Alors, si je résume, vous êtes une rédactrice, gourmande, férue d'art, avec un talent certain pour le récit et les bons mots. Vous devriez écrire une newsletter.