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Par Karine Salomon
23 nov. · 3 mn à lire
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Toi l'ignorant.e

Un édito pour sourire et un pour pleurer. Un club qui fait du bien aux papilles et deux restos indiens.

A l’heure où j’écris ces lignes, la libération de “50 sionistes de moins de 19 ans, femmes et enfants” est prévue pour demain matin 6 heures. On est une nouvelle fois bouleversé par la dialectique humaniste du Hamas.

Brèves de col

- Ah t’es là aussi Fred ?
- Ben oui, fidèle au poste mon Paul.
Tu sais que j’adore ces courses et que j’essaye d’y participer dès que possible. Ceci étant là, je prends mon temps. J’ai peur de fabriquer un couillon ou une connasse.
- Mais non Fred, toi ton génome il est bon. Et Camille qui attend au bout du tunnel, elle est bien aussi niveau génétique. Ca devrait donner quelque chose de bien.
- Mouaif. Le soucis c’est pas nous. C’est ce qui se passe dehors. C’est ce avec quoi on va leur bourrer le crâne. C’est les Musk, les Tik Tok, les complotistes.
- Tu ne sais pas sur quoi il va tomber. Si ça se trouve, ses parents sont abonnés à Francs Tireurs. Ça serait cool ça.
- Et s’ils sont LFI les parents, ou négationnistes, ou féministes, ou bénévoles à la Croix Rouge. Je crois que je vais ralentir…
Et toi d’ailleurs Paul, pourquoi tu n’avances pas plus vite ?
- Moi j’ai un gène ashkénaze dominant. Alors déjà que la Camille n’est pas très en forme, on ne va pas rajouter l’angoisse au désespoir.


C’était l’édito léger, l’édito méchant est en bas…


Un indien dans la ville

Pas facile de trouver à Paris un resto indien sans carotte sculptée, cheese naan à la Vache qui Rit et lassi façon Yop.
Il y a bien
Desi Road qui depuis des années défend la vraie cuisine indienne, celle qui nous a fait tant saliver dans The Lunch Box, et qui s’est spécialisé dans le thalis, assortiment de petits plats de l’entrée au dessert, servis sur un grand plateau en métal.
Jusqu’au 30 novembre, Stéphanie de Saint Simon - qui a boboisé le resto indien parisien avec bon goût - a invité le créateur Manish Arora à concocter un menu coloré pour célébrer Diwali.
Et comme Diwali est la fête qui célèbre la victoire du bien sur le mal et ramène la lumière sur les ténèbres, on s’est dit que le moment n’était pas mal choisi…


Sharma Ji est le deuxième établissement de Manoj Sharma, ancien chef du précité Desi Road et déjà propriétaire de Jugaad (que nous n’avions pas super adoré) et de Séoul Mama, cantines hybrides développées avec son épouse coréenne.
Mais là, franchement on s’est léché les doigts de plats indiens méconnus et ancestraux, bien loin des tikka et autres tandori.
Une carte courte qui met en valeurs les spécialités des différentes régions d’Inde
Dorade ou poulet marinés, curry, aubergines, salades, accompagnements, pains, rien ne nous est connu et tout est savoureux et étonnant.
Alors oui, ce n’est pas donné si on multiplie les assiettes, mais elles sont généreuses et destinées à être partagées.
Mention spéciale pour les naan légumes traditionnels qui permettent de saucer à souhait.

Desi Road - 14 rue Dauphine 75006 Paris
Tous les soirs sauf lundi - midi de vendredi à dimanche
Sharma Ji - 16 rue Frémicourt 75015 Paris
Fermé lundi

Le club gourmet

Il m’arrive rarement d’être invitée et il m’arrive encore plus rarement de faire de la publicité pour qui que, ou, où que ce soit.
Je n’avais donc pas particulièrement envie de “promouvoir” le club Moi Chef.
Avant de rencontrer son hyperactif fondateur, Tristan Laffontas.
Parce qu’il faut le suivre Tristan et se concentrer pendant les quelques minutes au cours desquelles il parle avec enthousiasme de son club.
Un club de 1000 adhérents maximum (qui en comte aujourd’hui un peu moins de 700) qui se retrouvent en petit comité (first inscrit, first assis) pour découvrir des gastros en avant première, mais surtout profitent de vente de producteurs d’exception au prix pro.
Il y a des crustacés, de la truffe, des volailles de Bresse, des huiles d’olive, des pâtes à tartiner, des agneaux de prés-salés, du caviar, de la moutarde et du chocolat…
Des ventes qui ne profitent qu’aux producteurs, le club ne se rémunérant que sur l’abonnement de ses membres.
Ce soir là, nous avons dégusté le menu épicé de Georgiana Viou, cheffe 1* du restaurant Rouge à Nîmes, dans une ambiance détendu de club d’échec. Les assiettes remplaçant les plateaux. Il y avait des jeunes, des plus âgés, des couples et des célibataires. Les gens se rencontraient avec plaisir et sans a priori.
Côme de Cherisey, ancien patron de Gault & Millau qui a rejoint l’aventure paillonnait tout heureux de sa reconversion. Tristan avait du mal à rester assis.
Ça transpirait partout la passion de la très bonne bouffe.


Toi l’ignorant.e

Je t’écris à toi l’ignorant.e qui ne mesure pas l’étendue et la puissance de la haine, des menaces, des insultes et des agressions et qui pense naïvement que “tant que ça n’arrivent qu’aux autres…”.

Toi l’ignorant.e qui ne pense plus qu’en deux couleurs, colonisé et colonisateur, oppresseur et opprimé.
Qui considèrent les juifs comme les Dark Vador des oppresseurs, par essence capitalistes, riches et dominants.


Toi l’ignorant.e qui veut revoir l’histoire, qui empêche Elisabeth badinter de s’exprimer, force Amine el Khatmi à se cacher, soutient les journalistes au rapport idéologique douteux et les députés aux discours écoeurants.

Toi l’ignorant.e qui refuse de mettre des visages sur le carnage de Crépol.


Toi l’ignorant.e qui réclame deux états, et croit être le seul à vouloir la paix.
Tu aurais fait quoi toi pour éliminer les terroristes du Hamas et libérer 240 otages ? Toi le malin qui arbore ton drapeau LGBT en pensant qu’un jour on te laissera “exprimer ta fierté” à Gaza.


Toi l’ignorant.e qui en n’identifiant pas spécifiquement et ouvertement l’islam radical, tu encourages l’amalgame qui tendrait à penser que tous les musulmans seraient radicaux et antijuifs ce que nous refusons de croire. 

Toi l’ignorante féministe qui monte au créneau quand les russes utilisent le viol pour humilier et soumettre les ukrainiennes, mais qui tourne le regard quand certaines israéliennes ont eu le bassin cassé, que d’autres ont été violées même mortes et devant leurs parents.

Toi l’ignorant.e qui trie tes indignations mais ne sait même pas où se trouve la Palestine.
Toi assis.e sur ton banc en bois à Harvard, qui ne connait pas les définitions des mots universalisme, humanisme et n’a à la bouche que le colonialisme.
Mais pas celui des tibétains, quasiment rayés de la carte par le gouvernement chinois qui fabrique tes Nike.


Toi l’ignorant.e qui a tous les outils en mains pour comprendre le monde, mais reste coincé dans tes certitudes, fais attention parce qu’un jour elles se retourneront contre toi.