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Par Karine Salomon
21 juin · 2 mn à lire
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Tolérance zéro

Lettre ouverte aux bien-pensants

Cher Arié, cher Vincent,

C’est avec beaucoup d’intérêt que je lis votre tribune dans Le Monde dans laquelle vous condamnez tout en les comparant l’antisémitisme “fondateur, historique et ontologique” de l’extrême droite à l’antisémitisme “contextuel, populiste et électoraliste” de certains membres de l’extrême gauche.

A vous comprendre, entre la peste et le choléra, il faudrait choisir la peste, parce qu’elle est moins ancrée, moins profonde, et que sa soudaine résurgence n’est due qu’au contexte actuel…
Il se trouve Cher Arié, cher Vincent que cette peste tue, viole et agresse.

En tentant de minimiser cet antisémitisme d’extrême gauche, avec la naïveté de penser que vous pourrez, et je vous cite “le combattre pied à pied, programme à l’appui, sans baisser les yeux”, vous en sous-estimer la puissance et l’influence, notamment chez les jeunes.
D’ailleurs bravo, vous l’avez si bien combattu, que le NFP condamne “les massacres terroristes du Hamas”, sans pour autant définir l’organisation comme telle. Et s’ils appellent à la libération des otages, c’est en exigeant, au même titre, la libération des prisonniers politiques palestiniens. Prisonniers, otages, même combat ?

Si je vous suis bien, nous, qui luttons avec conviction contre l’arrivée de l’extrême droite, conscients des dangers xénophobes, homophobes, nationalistes et rétrogrades, nous serions obligés de voter pour le NFP, dont l’obsession antisémite et antisioniste, qui s’exprime quasi quotidiennement, met en réel danger les citoyens juifs de ce pays ?
Pour vous, la menace “immédiate, concrète et brutale” du RN n’aurait d’”alternative électoralement crédible” que le NFP ?

Cher Arié, cher Vincent, sachez qu’il reste en France des juifs, et des non-juifs, qui ne pensent ni extrême droite ni extrême gauche et qui pourraient même, allez soyons fous, voter pour la majorité présidentielle, voire pour les Républicains.
Et que ceux, qui comme vous, ont voté Place Publique aux européennes, se sentent trahis par une sociale-démocratie étouffée par LFI. À tort me direz-vous, l’avenir jugera…

Pourquoi donc ne pas condamner l’antisémitisme, point ? Qu’il trouve sa justification dans l’anticapitalisme, l’antisionisme, le racisme, le nationalisme, le progressisme, change-t-il quelque chose ?
L’antisémitisme par intérêt serait-il moins dangereux que l’antisémitisme par opinion ?
Le contextuel, critiquable, mais plus admissible que le fondateur ?

En écrivant cette tribune, vous pensiez critiquer l’antisémitisme comme argument de campagne, mais en tentant d’en défausser un plutôt qu’un autre, vous en acceptez implicitement l’expression.

Combattre l’antisémitisme, et toute forme de racisme, est l’affaire de la société toute entière. En contribuant à en faire un concept électoral, vous mettez en péril notre démocratie laïque et républicaine.


La pizza du bout du monde

Cela faisait un moment qu’il était attendu, Dan Pearson et ses pizzas, devenues l’obsession des foodies lorsqu’il officiait au Rigmarole pendant quelques mois.

Maintenant installé dans un grand espace blond très scandinave, malheureusement assez bruyant, Dan retrouve ses marques, et nous notre plaisir. Une pâte fine et bien croustillante, des garnitures originales, épicées, florales.
Et surtout cette bonne idée qui consiste à servir les pizzas les unes après les autres, pour que tout le monde goûte et mange bien chaud.

Nous étions trois et avons pris… quatre pizzas.
La classique margherita (parfaite), une asperges et citron confit (délicate), la polpette (délicieuse) et la ragu et ricotta (un chouia plus lourde).

Notoriété oblige, c’est plein, et bourré de compatriotes américains.
Quelques mange-debout permettent les walk-ins de dernière minute, et un comptoir offre la possibilité d’observer tranquillement la dextérité du chef.

Oobatz*
4 Avenue Jean Aicard 75011 Paris
Tous les soirs à partir de 18h. Fermé lundi et mardi
Pizzas de 16 à 22€ (eh oui…)

*Dérivé d'une expression italienne qui veut dire crazy.
Très utilisée dans la série Les Sopranos, she looks at me like I'm fucking oobatz.


La question pas piège

Depuis quelques mois, nos éditos ont pris une place relativement, voire assez, importante.
Tout en continuant à vous donner de bonnes adresses et à décrypter les expos.

Souhaiteriez-vous ne recevoir que l’un ou que l’autre ?
Ou, au contraire, appréciez-vous ce “mélange des genres” ?