C'est la m....
et pas que dans la Seine
NDLR. A la question du mélange des genres, vous avez massivement voté oui. On continue donc, en présentant nos excuses aux quelque-uns qui penchaient pour une newsletter monogenrée.
Si nous étions au matin d’un été normal, j’aurais pu vous parler de cette drôle de manie que nous avons de faire la collection des sacs en papiers ou en plastique. Au point qu’il faille, au moins une fois par an, tout balancer sur le sol de la cuisine et ne garder que les plus beaux ou les plus pratiques - avec la culpabilité de maltraiter un instant le développement durable.
Si nous étions à une époque apaisée, j’aurais sans doute partagé avec vous ma sélection glacée*, et les nouvelles adresses où se régaler si d’aventure le thermomètre daignait remonter.
Si j’avais le cœur à blaguer, je n’aurais pas manqué de remarquer l’absence notable du soleil, probablement parti se la couler douce sous de meilleurs cieux - y en a-t-il seulement de meilleurs…
Mais voilà, nous sommes à l’aube d’un cataclysme, confirmé par un tout récent sondage Ifop-Le Figaro qui précise que 50% des sondés souhaitent que le RN gouverne lundi le pays - ce qui en fait également 50% contre…
On note une montée spectaculaire des PRAF (plus rien à foutre) qui veulent “essayer le RN”, “pas pire que Macron”. Le front républicain pourrait même être totalement contre-productif et devenir un puissant moteur électoral en faveur du RN.
Le fait que l’extrême droite soit aux portes du pouvoir est gravissime. Pour nos libertés, notre culture plurielle, pour l’Europe, pour les droits des femmes - le gouvernement RN pressenti compterait trois femmes ministres - pour les droits des minorités sexuelles, pour les droits tous courts.
Alors, faire barrage oui, à tout prix, mais pas à n’importe quel prix…
Ce n’est, nous dit-on, plus l’heure de finasser. L’urgence ne supporte aucun écart de vote, mais encore faut-il POUVOIR mettre dans l’urne le nom d’un candidat fiché S, un candidat antisémite, un candidat anarchiste, anticapitaliste et antieuropéen !
Car, en cet entre-deux tours désespérant, nous, sociaux-démocrates, centristes ou sympathisants de droite modérée anti-Ciotti, totalement désabusés et perdus, nous nous tapons le délire antisémite et dangereux de Blanche Gardin, la casquette de la Luftwaffe de Ludivine Daoudi, ex-candidate RN à Caen, ou les propos de la RN Paule Veyre de Soras avec son “ophtalmo juif” et son “dentiste musulman”, toujours en lice en Mayenne.
Nous nous tapons un clip de rap épatant avec des textes réjouissants : misogynes, pro-coke, conspirationnistes, antisémites, insurrectionnels : “Marine et Marion les putes, un coup de bâton sur ces chiennes en rut” ou “Palestine de la Seine au Jourdain”, “Nique tous ces députés (…) ils veulent nous injecter une puce dans le sang” ou encore la magnifique sotie d’Akhenaton “Les années 30 font leur come-back, normal que Sheytanyahou soit le Blanc qui assure leur contact”.
Nous nous tapons le keffieh de Rima, et les drapeaux palestiniens SANS UN SEUL DRAPEAU FRANÇAIS (paraît que ça fait facho), à la manif place de la République, le soir du premier tour.
Et bien dimanche, certains se pinceront le nez en glissant leur bulletin, et d’autres choisiront sans doute d’aller à la pêche…
Dire que nous pourrions tranquillement pester contre les ponts fermés, le Tetris automobile parisien, et attendre avec impatience le bain de Tante Anne dans une Seine soit-disant “décrassée”.
Merci Emmanuel pour ce doux moment de démocratie estivale.
Le bon bistrot de la jolie place
De nombreux restos branchés, au look soigné et assez chérots, fleurissent dans les nouveaux quartiers de la food parisienne, 19e et 20e en tête. J’en vois déjà qui opinent de la tête, désespérés…
Le chef Antoine Villard (ex-Septime et Double Dragon) a ouvert Dandelion avec la sommelière Morgane Souris (ex-Parcelles), sur une jolie placette, non loin d’une autre bonne adresse qu’il nous tarde de tester, Pawlonia.
45 minutes de vélo (non électrique) et nous voici attablés dans une belle salle bistrot où l’anglais est déjà de mise.
Thon blanc de méditerranée, cerise et picpao (pâte de piments).
Haricots verts, sésame et sauce nam jin (thaïlandaise).
En guise de piatto medio, nous avons pris les cavatelli maison aux langoustines, meilleur plat de la carte avec la cane Kriaxera, aubergines au saté de crevettes et poivre vert, un délice.
Nous n’avons évidemment pas loupé le ris de veau, saisi à la braise, et assaisonné d’une anchoïade et d’un chou pointu fondant.
Dessert, comme souvent un peu en-dessous, même si le semifreddo au miel de thym et fruits rouges a agréablement clos notre diner.
45 minutes de vélo retour.
Un rapport qualité-plaisir-effort réjouissant.
46 rue des Vignoles 75020 Paris
Du mardi au samedi le soir - vendredi et samedi midis
Carte 55-60€
*Nuggets et plaisirs glacés
Dumbo vient d’ouvrir sa troisième adresse, 6 rue de Poitou dans le Marais, et si nous nous y sommes précipités, ce n’est pas pour leurs smash burgers que nous dévorons de façon compulsive depuis 2019, mais pour leur nouveauté : les nuggets.
De vrais nuggets de poulet comme au Mac Do, mais en bien meilleur…
Croustillants, brûlants, fondants, avec une Sweet & Sour sauce maison.
Addictifs…
Rayon fraicheur, on notera :
Les granités-neige et les pétales de crème glacée de la chocolatière Jade Genin (Opéra), sorte de nuages parfumés en version sorbet ou glace, à la texture et au goût incroyables.
Le nouveau “laboratoire de haute glacerie”, Angiolo (bd Saint Germain), glacier 2.0 aux parfums sourcés, pistache de Bronte de l'Etna, mangue et miel suisse, yaourt fermier et oranges confites à froid…
Les ice creams de JJ Hings (Canal Saint Martin), hand made with real fruits and real produces. Et surtout ses real ice cream sandwichs, si rares à Paris.
Et enfin les glaces et sorbets parfaitement maîtrisés du pâtissier, boulanger Brigat (place des Vosges) à la qualité irréprochable.
